Le coronavirus impacte fortement les marchés – The Weekly Currency Review #9
Coronavirus : paralysie mondiale Le Coronavirus est en train de paralyser le monde entier. Il y a dès à présent 192 pays affectés. Le nombre de cas positifs ne cesse de croître, et cela de manière exponentielle. À l’heure où je vous écris, nous sommes à plus de 349’000 cas et plus de 15’000 décès dans…
Coronavirus : paralysie mondiale
Le Coronavirus est en train de paralyser le monde entier. Il y a dès à présent 192 pays affectés. Le nombre de cas positifs ne cesse de croître, et cela de manière exponentielle. À l’heure où je vous écris, nous sommes à plus de 349’000 cas et plus de 15’000 décès dans le monde. Le chiffre très inquiétant vient de nos voisins italiens qui ont dépassé la Chine avec 5’476 décès. Les USA par exemple sont passés de 9’000 cas positifs le jeudi 18 à 35’079 ce lundi 23 mars. La Suisse n’est malheureusement pas épargnée avec presque 8’500 cas positifs et déjà 118 décès. Elle est le premier pays au monde (à l’exception des petits pays ) ayant le plus de cas positifs par million d’habitants.
Du point de vue économique, les analystes deviennent de plus en plus inquiets quant à l’impact du virus. Le discours du président de la FED de Saint-Louis, James Bullard, illustre ces craintes. Il présage une hausse importante du chômage jusqu’à 30% et une baisse importante du PIB au deuxième trimestre pour les États-Unis.
La Chine, quant à elle, à l’exception bien évidemment de la province de Hubei, relance graduellement son économie avec l’ouverture des secteurs des transports, de l’automobile et des télécommunications.
Le GBP touche ses plus bas historiques
Si l’impact du Brexit était passé au second plan dans le contexte actuel, c’est bien la crise sanitaire actuelle et sa gestion hasardeuse par le gouvernement britannique qui a donné lieu à une attaque historique de la livre sterling par les marchés depuis le début du mois de mars.
Le mercredi 18 mars, en moyenne et contre ses principaux pairs, le GBP a perdu 12% en 15 jours.
Historiquement, cette crise va sans doute rentrer dans le palmarès des jours les plus noirs de la devise des Sa Majesté : 1985 et la crise du système monétaire mondial, 1992 et les attaques spéculatives de Georges Soros, 2008 et la crise financière des subprimes, 2016 et le Brexit, et donc maintenant, 2020, pandémie. On aura noté le raccourcissement des cycles, et la pente baissière de la valeur d’une devise qui fût autrefois l’étalon de l’économie mondiale et qui de crise en crise s’efface de plus en plus et pourrait devenir une monnaie de seconde zone. Ainsi passe la gloire du monde.
Si le jeudi 19 mars, le GBP retrace ses pertes (+2.5%), les opportunités d’achat persisteront sans doute dans les jours et semaines à venir, tant les incertitudes sont grandes.
L’EUR /CHF toujours baissier malgré les interventions de la BNS
Le Conseil fédéral a décidé de ne pas suivre ses voisins européens sur le sujet du confinement. La Suisse a en effet uniquement interdit les rassemblements de plus de 5 personnes. Le pays a débloqué un fonds de 32 milliards de francs suisses pour aider les secteurs les plus touchés. La Banque Nationale Suisse (BNS) a quant à elle, maintenu ses taux d’intérêt jeudi 19 mars. Néanmoins, la BNS a en quatre semaines seulement, déjà dépassé la totalité des montants injectés en 2019. Malgré ces interventions, la paire EUR/CHF reste toujours sur son canal baissier et s’échange actuellement à 1.0575. A contrario, la paire USD/CHF est sur son canal haussier depuis le début de la semaine passée et s’approche de la parité en s’échangeant actuellement à 0.9850 (0.94 lundi 16 mars). La compréhension de cette hausse est due à l’appétit du billet vert qui s’est apprécié face aux autres monnaies.
La récession est aux portes de l’Europe
Les semaines passent et l’Union européenne est de plus en plus vulnérable. Le poumon économique de la zone euro est touché de plein fouet par le virus notamment en Espagne, en Allemagne, en France et bien sûr en Italie. L’économie est presque à l’arrêt dans ces pays. L’impact n’est pas encore quantifiable, mais les analystes tablent sur une récession.
Après avoir surpris le marché financier sur le statu quo des taux d’intérêt, la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré jeudi 19 mars un potentiel programme d’achats d’actifs en cas d’urgence. La BCE pourrait acheter jusqu’à 750 milliards d’euros d’obligations d’État et dans le secteur privé jusqu’à la fin de l’année. La paire EUR/USD est sur son canal baissier et s’échange actuellement à 1.0675.
Le virus se répand rapidement aux É.-U.
Comme évoqué précédemment, les États-Unis sont devenus en peu de temps le troisième pays le plus touché par le virus. Le pays a décrété plus de 100 personnes décédées en moins de 24 heures pour un total de 458. Plusieurs états, dont la Californie et l’État de New York ont mis en confinement leur population.
Toutefois, le billet vert s’est drastiquement apprécié depuis maintenant une semaine. Un indicateur important est le dollar index (celui-ci représente 6 devises, EUR, JPY, GBP, CAD, SEK, CHF) qui vis-à-vis du dollar est en nette hausse. Il est actuellement à 103,65 alors qu’il était en dessous de 98 lundi 16 mars. Malgré cette appréciation, le risque que les États-Unis entrent en récession n’est pas à exclure. Pour pallier ce risque, la FED a acheté plus de 100 milliards d’obligations et d’hypothèques vendredi 20 mars. Trump aurait potentiellement donné l’accord d’utiliser la monnaie hélicoptère, qui a pour but de relancer la consommation en donnant une certaine somme de monnaie à chaque citoyen américain.