Travail transfrontalier en Suisse et chômage
La Suisse attire un grand nombre de travailleurs transfrontaliers. Ces salariés résident en France, tout en exerçant leur activité chez leurs voisins helvétiques. Ainsi, ils traversent quotidiennement la frontière franco-suisse pour se rendre au travail. Ce mode de vie présente de nombreux avantages financiers et professionnels. Mais, que se passe-t-il en cas de chômage ? Quelles sont les règles ? Après avoir travaillé en Suisse, touche-t-on un chômage français, ou bien suisse ? Dans cet article, b-sharpe répond à toutes vos questions sur le chômage frontalier suisse.
Zoom sur le travail transfrontalier en Suisse
Avec un marché de l’emploi très dynamique et des salaires très élevés, la Suisse attire de nombreux travailleurs venus du monde entier. On parle d’un vrai eldorado des expatriés ! Qu’ils soient diplômés ou non, ou même transfrontaliers, de nombreux étrangers choisissent la Suisse pour travailler. Le pays leur offre des conditions de vie et de travail très favorables, avec également des salaires très attractifs. Le SMIC suisse compte parmi les plus élevés d’Europe. Il a par ailleurs l’avantage de partager une frontière avec la France, rendant possible les mobilités pendulaires et le travail transfrontalier.
Qu’est-ce qu’un travailleur frontalier ?
Qu’est-ce qu’un travailleur frontalier ? En droit de l’Union européenne, un travailleur frontalier désigne très simplement un travailleur qui exerce une activité dans un État tout en résidant dans un autre. Le travailleur frontalier se déplace entre son lieu de résidence et son lieu de travail avec un franchissement de frontière. De nombreux Français ont ainsi choisi, plutôt que de vivre en Suisse, au Luxembourg ou en Belgique, d’y travailler tout en résidant toujours en France.
Où vivent les travailleurs transfrontaliers ?
Travailler en Suisse mais vivre en France, c’est possible, et cela présente même de nombreux avantages. En 2021, près de 200 000 travailleurs transfrontaliers convergeaient quotidiennement vers la Suisse pour aller travailler. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter, tant la Suisse attire les travailleurs de France, et d’ailleurs. Avec un marché du travail vraiment attractif et des salaires parmi les plus élevés du pays, le canton francophone de Genève, par exemple, attire 106 000 actifs résidants dans la région Auvergne Rhône-Alpes…
Où résident les travailleurs transfrontaliers ? Quelles sont les meilleures villes où vivre pour travailler en Suisse ? Les villes se situant proches de Genève et Lausanne, autour du Lac Léman, sont très prisées des transfrontaliers. On trouve notamment les communes d’Annemasse, Thonon-les-Bains, Évian-les-Bains ou Vétraz-Monthoux. Ces villes de Haute-Savoie sont situées à moins de 30 minutes de Genève ! Annecy est également une très bonne option, située à moins d’une heure de Genève. Ces villes offrent aussi un cadre de vie très attractif. Nichées au cœur des montagnes, on y profite d’un environnement naturel exceptionnel, avec des saisons estivales et hivernales agréables, pour profiter notamment des joies de la montagne.
Avantages et inconvénients d’un job suisse frontalier
Travailler en Suisse et résider dans la zone frontalière ? Beaucoup de Français ont fait le choix de ce mode de vie particulier, qui présente de nombreux avantages :
- Un salaire plus intéressant qu’en France : les salaires en Suisse sont particulièrement élevés, surtout en comparaison avec les autres pays européens. La Suisse affiche le salaire minimum le plus élevé au monde. En janvier 2023, le salaire minimum du canton de Genève a été augmenté, atteignant 4368 francs suisses brut, soit 4400 euros. Un véritable atout par rapport aux salaires français… Il faut toutefois prendre en compte les frais liés au statut de transfrontalier : transport, assurances, fiscalité, retraite (via le LPP suisse)…
- Des postes et des secteurs attractifs : le marché du travail suisse est porteur, avec des secteurs clés particulièrement dynamiques, comme la chimie et l’industrie pharmaceutique, l’horlogerie ainsi que la finance.
- Le monde du travail en Suisse : il faut aussi savoir s’adapter à une culture de travail différente. La ponctualité et le respect de la hiérarchie sont de mises en Suisse, tout comme l’esprit d’équipe et la bienveillance. Les entreprises suisses offrent souvent une grande qualité de vie au travail et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
- La possibilité de résider et vivre en France : Le coût de la vie en Suisse étant particulièrement onéreux, les travailleurs transfrontaliers bénéficient de conditions plus avantageuses. Pour une famille, c’est aussi la possibilité de scolariser ses enfants dans l’Hexagone.
- L’accès à des prestations sociales de qualité : les travailleurs transfrontaliers bénéficient du système de sécurité sociale suisse, à la fois qualitatif et efficace.
En ce qui concerne les inconvénients, on peut citer notamment la forte concurrence du marché de l’emploi suisse, la longueur des trajets entre le domicile et le lieu de travail. Enfin, il faut également savoir que la durée hebdomadaire de travail en Suisse n’est pas fixe. Elle peut être comprise entre 45 h et 50h.
De plus, le mode de vie d’un travailleur transfrontalier implique plus de contraintes administratives. C’est notamment le cas pour le salaire. La Suisse n’étant pas dans la zone euro, le salaire sera perçu chaque mois en francs suisses. Et, pour pouvoir toucher son salaire en francs suisses, le travailleur transfrontalier devra ouvrir un compte en Suisse. Chaque mois, il devra donc transférer son salaire vers un compte français, ce qui implique une conversion de devise… Et donc des frais. Pour toucher son salaire suisse en payant le moins de frais possible, des solutions existent. Faire appel à un service de change en ligne comme b-sharpe en est une.
Autre point important à noter : le licenciement d’un collaborateur est plus simple en Suisse, même pour un poste fixe (soit l’équivalent d’un CDI). Dans la suite de cet article, nous vous donnerons toutes les informations sur le chômage frontalier en Suisse.
Chômage en Suisse : le cas des transfrontaliers
En tant que travailleur transfrontalier ou expatrié en Suisse, il est toujours possible de connaître des périodes de chômage : une période d’inactivité entre deux emplois ou à la fin d’un contrat… ou bien en cas de licenciement. Que se passe-t-il quand un travailleur frontalier perd son emploi ? Voici les informations à savoir et les démarches à suivre en cas de chômage pour les travailleurs transfrontaliers.
Le licenciement en Suisse
Comment se déroule une procédure de licenciement en Suisse ? Il faut savoir que le droit du travail chez nos voisins helvétiques est plus souple qu’en France. Le licenciement est possible sans motif. Un contrat peut être résilié par écrit, mais aussi à l’oral. Les préavis sont courts : 7 jours en période d’essai, 1 mois durant la première année de contrat, 2 mois jusqu’à 9 ans d’ancienneté et 3 mois au-delà. L’employeur peut également licencier avec effet immédiat un salarié ayant commis une faute grave. Ce sont des informations à prendre en compte avant d’opter pour un job transfrontalier avec la Suisse.
Le taux de chômage en Suisse
La Suisse présente un taux de chômage particulièrement bas, et connaît une situation avantageuse de quasi plein emploi. Il se situe actuellement autour des 2%, et connaît actuellement un recul. C’est son niveau le plus bas depuis 20 ans. Ainsi, le pays possède aujourd’hui l’un des marchés de l’emploi les plus stables d’Europe.
Comment fonctionne le chômage pour un frontalier suisse ?
Beaucoup de Français travaillent en Suisse. Mais, lorsqu’ils perdent leur emploi ou terminent leur contrat, qui paye alors le chômage des frontaliers suisses ? En cas de chômage après un contrat en Suisse (soit un chômage total), le salarié dépend de son pays de résidence pour l’indemnisation. C’est donc le système français qui indemnise les salariés en cas de chômage après un job suisse frontalier. Les droits au chômage ouverts auprès de France Travail (anciennement Pôle Emploi) en tant que travailleur frontalier seront donc identiques à ceux que le travailleur aurait obtenus en travaillant en France (si les conditions requises sont remplies). Attention, en cas de chômage partiel, c’est la Suisse qui indemnisera le salarié.
Les règles du chômage en France, en 2024
Depuis février 2023, les règles de l’assurance chômage ont changé en France. Ainsi, pour bénéficier de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ou ARE), la durée minimum de travail est fixée à 6 mois (soit 130 jours ou 910 heures). La durée d’indemnisation ne peut être inférieure à 182 jours (soit environ 6 mois). Quant au calcul du montant de l’allocation, il reste le même.
L’allocation assurance chômage est calculée à partir d’un salaire de référence déterminé par France Travail (l’organisme en charge de l’allocation des indemnités de chômage en France, anciennement nommé Pôle Emploi). Ce salaire de référence correspond au total des rémunérations du ou des contrats de travail dans la période de référence, ayant servi au calcul de la durée des droits. Le montant de l’ARE est encadré par un plancher et un plafond. L’indemnité perçue ne peut être inférieure à un plancher égal à 31,97 €, et ne peut être supérieure à un plafond égal à 75 % du salaire journalier.
Les démarches à effectuer en cas de chômage pour un travailleur transfrontalier ?
Comment procéder pour toucher des indemnités de chômage français après avoir travaillé en Suisse ? Puisque c’est le pays de résidence qui indemnise le salarié, celui-ci doit effectuer ses démarches en France, auprès de l’organisme France Travail. Comme lors d’une perte d’un emploi en France, il doit s’inscrire en ligne dès le premier jour de la fin de son contrat suisse. Il pourra ensuite faire valoir ses droits au chômage. Toutefois, en Suisse, il lui faudra réclamer auprès d’une Caisse cantonale de chômage le formulaire PD U1, ou document U1. Indispensable, il indique les périodes d’assurance et d’emploi salarié ou indépendant, prises en compte pour le calcul des indemnités des allocations chômage.
Chômage transfrontalier : quelles indemnisations ?
Selon l’Unedic (l’association qui gère l’assurance chômage en France, en coopération avec France Travail), les travailleurs frontaliers sont généralement mieux indemnisés que les allocataires ayant perdu leur emploi en France. Cela semble toutefois plutôt logique : les salaires suisses sont bien plus élevés que ceux de l’Hexagone. En 2020, 80 000 chômeurs étaient indemnisés avec un droit frontalier. Ainsi, comment est calculé le chômage pour un frontalier ? Le montant de l’indemnisation s’élève à 57% de la moyenne des 24 ou 36 derniers mois de salaire brut suisse, convertis en euros.
Chômage transfrontalier : vers une réforme dans les années à venir ?
En France, la situation des chômeurs ayant occupé un emploi transfrontalier, en Suisse, mais aussi en Belgique ou au Luxembourg, peut faire l’objet de débat et de controverses. Et ce, en particulier dans le cadre des réformes de l’assurance chômage pouvant être menées par le gouvernement français. En effet, les salaires étant plus élevés en Suisse, et, dans le même temps, les conditions de licenciements plus souples. L’indemnisation de ces travailleurs représente un coût non négligeable. Elle représenterait ainsi jusqu’à 800 millions d’euros de déficit annuel pour l’assurance chômage. Ce coût est en nette augmentation : en moins de 10 ans, entre 2012 et 2020, le coût d’indemnisation du chômage frontalier est passé de 540 à 920 millions d’euros, selon l’Unedic, qui gère l’assurance chômage en France. Dans ce contexte, on peut s’attendre à la reprise des négociations pour réformer le système actuel d’indemnisation, qui établit qu’un chômeur frontalier soit indemnisé selon le système de son pays de résidence, et non selon celui du pays où il a travaillé et cotisé.
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